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Une hirondelle ne fait pas le printemps…

Ou l’histoire de cours de cuisine qui n’en sont pas vraiment


Dans cet article aux odeurs printanières, je vous entraîne dans mes souvenirs olfactifs et dans une réflexion sur l'appellation même de ma principale activité professionnelle : «Cours de cuisine». Il ne faut pas se fier aux apparences de cette désignation; c'est ce qui m'a inspiré le titre.

Souvenir d'un printemps inoubliable dans le Chianti (Crédit photo : Lynda Gagnon)

Je me décris souvent comme une fille d’hiver, car j’aime l’automne et son énergie de débuts de projets. J’aime le froid qui s’installe, les lumières qu’on allume presque en milieu d’après-midi dans la maison. Je sais, c’est étrange, mais je crois que cela pourrait en partie s'expliquer en raison de mon lien avec la cuisine… eh oui, encore une fois. Je pense que j’aime le fait de rentrer à l’intérieur et de cuisiner pour réchauffer la maison et pour l’imprégner de bonnes odeurs. C’est sécurisant et réconfortant pour moi.


« Elle s’est trompée en publiant son article, elle est complètement hors saison », vous direz-vous. Mais non, suivez-moi, le printemps s’en vient!


Je dois admettre que, malgré ma propension pour le temps froid, les premières minutes dehors, sans manteau, sans bottes, sans chapeau, lorsqu’on sent les chauds rayons du soleil directement sur la peau qui font contraste avec le p’tit fond d’air frais, ça fait un bien fou!



Rebord de fenêtre odorant sur l'île de Burano

Cette année, avant que l’hiver ne nous offre son dernier rappel (Une hirondelle ne fait pas le printemps, nous en sommes convaincus plus que jamais!) et alors que je profitais d'une de ces premières chaudes journées printanières, il m’est venu au nez des parfums de cuisson. C’était comme une odeur diffuse d’ail qui rissole dans l’huile d’olive (mon parfum préféré entre tous). Bon! la voilà encore dans la cuisine, vous penserez. La cuisine n’est pas loin, c’est vrai, mais je parle ici d’une odeur que j’ai perçue maintes fois dehors, en marchant dans des petites rues ou en m’asseyant à une terrasse, un mélange de délicieuses odeurs de cuisson et de parfums d'herbes. Je parle de l’odeur de l’Italie; c’est exactement ce parfum que le soleil plombant sur mon nez a fait naître.


Il faut dire que depuis 2007, j’y vais presque tous les printemps, lors des voyages culinaires que j’organise. Je quitte les derniers vestiges de neige et le temps frais d’ici pour me retrouver d’un seul coup dans un printemps beaucoup plus avancé, à prendre mes repas dehors, en terrasse, à profiter du soleil, des fleurs magnifiques et des odeurs de cuisine italienne! C’est sûrement pour cette raison que les tout premiers moments chauds de ce printemps ont éveillé ces parfums familiers qui me transportent là-bas.


Vous saviez que l’olfaction (sens de l’odorat) est le sens le plus chargé d’émotions en comparaison à tous les autres? Il s’agit parfois de percevoir une odeur particulière et hop! nous voilà transportés et remplis d’émotions. Vous connaissez sûrement cette sensation. Pour ma part, je crois que je suis sensible aux parfums de cuisine italienne de la même manière que Marcel Proust l'est à sa fameuse madeleine…


VIVRE DEUX PRINTEMPS


Fraises à l'honneur lors d'un atelier culinaire à Florence

Ces années lors desquelles je voyage en Italie en avril-mai me permettent de vivre deux printemps! Dès la fin avril, je peux profiter de la saison des asperges et des fraises en Toscane et lorsque je reviens ici, quelques semaines plus tard, ça recommence. Je me sens privilégiée.


Avez-vous remarqué les verbes de ce paragraphe que vous venez de lire? Ils sont au présent. De façon tout à fait naturelle, j’avais d’abord rédigé ma phrase à l’imparfait, mais en relisant ça m’a donné un de ces cafards! Essayez pour voir. C’est fou ce qu’un détail comme un changement de temps de verbe peut vous remettre sur les rails! Ça change tout : Allez Lucie! Il y en aura d’autres printemps en Italie!


Genêts en fleurs dans la campagne toscane, mai 2014


UN DÉTAIL QUI REMET SUR LES RAILS…


J’ai raconté dans un précédent article que parfois un détail ou une précision dans une recette peut faire toute la différence entre un plat qui sera bon et un autre qui sera tout simplement exquis (cf. Amore, passione e fantasia). On pourrait appeler ça un truc culinaire indispensable qui fait une différence.


Ces dernières semaines, j’ai été happée par un détail justement qui a suscité chez moi et dans mon proche entourage une vague de réflexion. Ça concerne mes cours de cuisine ou plus précisément l’appellation Cours de cuisine. Ce doute et ce besoin de préciser la désignation de ma principale activité depuis 2007 m’ont frappée lorsque j’ai voulu offrir en cadeau un «cours de cuisine». On m’a dit : «Ah! moi, des cours de cuisine, je n’en ai pas vraiment besoin, je cuisine déjà beaucoup.» Ce n’est pas la première fois qu’on me fait cette remarque et à chaque fois, ça me laisse perplexe... Ce n’est pas en raison du refus que j’essuie, mais plutôt parce que j’ai le vague sentiment qu’il y a une erreur sur le contenu de l'activité culinaire que je propose. J’ai envie de répondre : « Oui mais attendez, ce ne sont pas véritablement des cours de cuisine! Il ne faut pas se fier à l’apparence du nom… vous savez, une hirondelle ne fait pas le printemps. »


JE VOUS ENTRAÎNE DANS MA RÉFLEXION


Pour moi, un cours, c’est une formation. Ce sont des rencontres régulières qui ont pour principal objectif de m’amener progressivement d’un point A (je ne sais pas le faire) vers un point B (j’ai appris à le faire) ou qui me permettent d’améliorer mes performances dans un domaine (cours de musique, cours de langue, etc.).

Il y a peut-être un peu de ça dans nos rencontres culinaires, mais ce n’est clairement pas le principal objectif.


QUEL EST NOTRE PRINCIPAL OBJECTIF ALORS?


Notre mission, je le dis souvent, c’est de donner envie de cuisiner, c’est d’inspirer les gens par nos histoires autour des recettes, c’est de partager notre passion pour la cuisine italienne et c’est de transmettre avec précision un tas de trucs culinaires indispensables qui font une différence. Et par la bande, il arrive que des rires se déclenchent ou qu’un voyage se vive en pensée par nos propos et voilà que ce rendez-vous culinaire se révèle être autre chose qu’un cours de cuisine!


ALORS, COMMENT APPELER CES RENDEZ-VOUS DE CUISINE ITALIENNE?


Voilà la question! La petite part de linguiste qui hiberne au fond de moi a surgi comme une hirondelle au printemps. Je me suis mise à chercher le sens de tous les mots se rapprochant du concept qu’on propose afin de trouver le bon : conférence, séminaire, activité, rencontre, réunion, démonstration, atelier, etc. Pour le moment, voici la désignation que nous avons retenue, fruit de nos réflexions et de celles de nos proches :


Ateliers de cuisine italienne


Parmi tous les sens du mot atelier, voici les deux qui ont guidé mon choix :

1. «L’ensemble des personnes qui œuvrent dans un atelier»; donc vous et moi dans ma cuisine (même en virtuel!)

2. «Le travail effectué dans l’atelier»; donc les plats que l’on prépare.


Si vous connaissez bien nos rencontres et que des idées vous viennent, n’hésitez pas à nous les transmettre.


Puis entre les recherches et la réflexion, il fallait bien cuisiner et manger!! Je nous ai préparé différentes versions de Pasta primavera (pour rester dans le thème, primavera, printemps en italien). Je vous transmets une recette que j’ai agrémentée à ma façon (dans la section RECETTES-SALÉ de mon site cuisineperilgusto.com). Vous y noterez la présence d’un poireau, non pas que ce soit un légume printanier, mais simplement parce que c’est bon. À noter aussi les petits pois verts, des incontournables dans les recettes de pasta primavera italiennes. Et puis voici un détail qui va faire une différence : ne manquez pas d’y ajouter quelques feuilles de menthe fraîches pour l’effet de légèreté et pour la fraîcheur qu’elles confèrent… ça rend le plat encore plus printanier.



Pasta primavera della Lucia

Note sur la photo : Je me suis amusée un peu pour la présentation de mon plat. Pour accompagner le vert tendre des pâtes, j'ai ajouté quelques baies roses pour symboliser les premières fleurs du printemps et des éclats de fromage de chèvre pour rappeler les derniers vestiges de neige au sol. Buon appetito!


Voilà, je souhaite que les parfums de ces pâtes vous imprègnent et puissent vous transporter à l’avenir dans de délicieux souvenirs de printemps… en attendant d’aller en Italie.


Lucie




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